Audacity est un outil d'enregistrement vocal, souvent installé dans les salles informatiques et/ou laboratoires de langue des établissements scolaires. Si ce n'est pas le cas, ce logiciel open source est facile à télécharger et à faire installer sur les postes par l'établissement. Il est nécessaire de disposer de microphones (si possible intégrés dans des casques, afin de réécouter les enregistrements sans déranger la classe) pour utiliser Audacity. Le logiciel permet également d'éditer les enregistrements réalisés directement, sans passer par un autre outil. On peut ainsi y réduire les bruits de fond, augmenter ou baisser le volume de l'enregistrement, insérer des silences, élaguer les pistes, insérer des effets sonores, modifier le rythme... Les pistes sonores enregistrées sont ensuite exportables en format MP3, ce qui facilite la lecture, le partage et la modification dans un autre logiciel si besoin.
J'ai utilisé Audacity avec un groupe de Premières en option Européenne dans le cadre d'un travail sur le voyage spatial réalisé conjointement avec leur professeur de physique-chimie. Nous avions au préalable visionné une vidéo qui simulait un voyage spatial, mais qui ne comportait pour bande son qu'un air de piano. Les élèves avaient alors eu pour tâche de rédiger leur voix off pour cette vidéo.
La séance suivante consistait à enregistrer ce voix off en salle informatique, à l'aide du logiciel Audacity. Les élèves devaient ensuite ajuster le niveau sonore de leurs enregistrements, exporter leurs produits finis en format MP3 et me les transmettre par email (par précaution, car certains élèves ne disposent pas de leurs identifiants et ne peuvent donc pas accéder aux sessions personnelles sur lesquelles ils auraient pu enregistrer leurs fichiers).
Tous les élèves n'étaient pas familiarisés avec Audacity, aussi avons-nous, avant de commencer, fait un point sur son utilisation. A l'ouverture du logiciel, la page suivante s'affiche :
Pour commencer à enregistrer, il suffit de cliquer sur le bouton avec un cercle rouge (record). La piste audio créée apparaît alors en bleu, comme représenté ci-dessous :
Pour terminer l'enregistrement, on peut choisir d'appuyer sur la barre d'espace du clavier, ou plus simplement cliquer sur le bouton qui comporte un carré (stop). En cliquant sur le bouton avec le triangle vert (play), l'élève peut écouter son enregistrement et décider d'effectuer les modifications nécessaires.
Une fois ces quelques indications simples données, les élèves ont procédé à leurs enregistrements. L'heure entière a été nécessaire, car le fait de pouvoir écouter leur voix rend les élèves perfectionnistes, et ils s'y sont donc repris à plusieurs fois afin d'améliorer leur prononciation et leur débit. Il y a eu peu de questions sur l'utilisation du logiciel au cours de l'heure, et les élèves ont tous réussi à produire des fichiers de qualité.
La production de ces fichiers MP3 a ensuite permis, grâce au logiciel Movie Maker, d'apposer une voix off sur la vidéo support.
Pour en savoir plus sur Audacity et télécharger le logiciel, cliquez ici.
Le Mur
Les élèves ayant, au cours d’une séance précédente, visionné et analysé le clip—un court extrait dont j’avais préalablement retiré la bande-son—il leur a été demandé de rédiger, par groupes de deux, un script contenant dialogues et voix-off.
Audacity a par la suite été utilisé en classe pour enregistrer leur doublage.
Audacity étant facile et rapide d’installation, la préparation des postes informatiques n’a pas posé de problème particulier. Ce logiciel est par ailleurs fréquemment déjà installé sur les ordinateurs des établissements scolaires.
Le caractère intuitif de l’interface aidant, une brève démonstration des processus d’enregistrement, d’écoute et de montage (sur un ordinateur avec projection au tableau) a suffi aux élèves pour comprendre l’utilisation du logiciel. Sa très grande facilité d’accès est l’un de ses atouts.
Bien que le travail par deux ait permis de régler la question du faible nombre de postes informatiques disponibles, je soulignerai le fait que l’enregistrement des dialogues a été bruyant. Faute de casque, les enregistrements réécoutés par un groupe interféraient parfois avec les enregistrements de leurs voisins, et suscitaient curiosité et déconcentration. La disposition des postes informatiques (en U, face aux murs) n’a pas facilité la gestion de classe.
Cela étant dit, la tâche a été réalisée avec soin et enthousiasme par la très grande majorité des élèves, qui semblaient intéressés et heureux du changement.
Je n’avais ni le temps ni la possibilité matérielle d’aborder en classe la question du montage vidéo : MovieMaker étant difficile d’installation et peu intuitif d’utilisation (contrairement à Audacity), il m’a semblé plus réaliste de demander aux élèves de ne réaliser que l’audio, même si le produit fini était moins abouti.
J’ajouterai que, malgré le caractère intuitif d’Audacity et la brièveté de la phase de ‘prise en main’, l’utilisation d’un logiciel d’enregistrement en classe prend du temps : au bout de 55 minutes de travail, entre les aléas de la technologie, les distractions et le désir de ‘bien faire’ en enregistrant plusieurs fois, de nombreux élèves n’étaient pas satisfaits de leur production finale.
J’ai donc accepté les travaux des groupes qui étaient prêts à les rendre. J’avais gardé les explications sur l’exportation de fichiers au format MP3 pour la fin de la séance et ai projeté la manipulation au tableau afin que les élèves puissent la réaliser en même temps que moi ; cette partie de la séance s’est bien déroulée.
Quant aux élèves qui n’étaient pas satisfaits de leur production, je les ai autorisés à continuer le travail chez eux : certains ont ajouté des bruitages, de la musique, et ont monté la vidéo. Parmi ces groupes, plusieurs ont choisi de réenregistrer dialogues et voix-off, et ce en utilisant le logiciel de leur choix (Audacity pour certains, mais pas pour tous).
On peut dès lors se poser la question suivante :
Aurait-il mieux valu récupérer tous les audios au bout d’une heure, que les élèves en soient satisfaits ou non ? D’un côté, cette contrainte temporelle aurait pu assurer l’égalité entre les groupes ; d’un autre, elle aurait retenu ceux qui voulaient ‘faire mieux’ ou ‘faire plus’, intention dont je considère qu’elle est à encourager dans le cadre d’une activité créative.
Je m’interroge donc sur la pertinence réelle de cette activité : l’utilisation d’un outil d’enregistrement et de montage audio est, j’en conviens, indispensable à la réalisation d’une tâche de doublage—mais si la créativité et la mise en valeur de capacités non-langagières sont au cœur de la tâche, n’est-il pas plus intéressant de laisser les élèves décider du temps qu’ils souhaitent y consacrer et des outils qu’ils souhaitent utiliser ?
Audacity, à ce titre, aurait pu être utilisé en classe plus tôt dans l’année dans le cadre de la réalisation d’une tâche moins complexe : ainsi, les élèves peu portés sur l’informatique auraient disposé d’un outil facile d’accès et de prise en main à réutiliser à la maison pour mener à bien cette tâche complexe, alors que ceux qui voulaient et pouvaient aller plus loin auraient pu travailler sur le logiciel de leur choix.
Recommandations :
- Dans la mesure du possible, prévoir des casques pour faciliter la concentration et limiter les interférences sonores
- Dans la mesure du possible, privilégier les tâches individuellesCe logiciel a été utilisé en classe de première dans le cadre d’une séquence sur la figure du gangster au cinéma. Audacity a servi à la réalisation de la tâche finale, qui consistait à effectuer le do...Voir plus